Plan général de l'exposition universelle de Roubaix en 1911

Plan général de l'exposition universelle de Roubaix en 1911
Ce plan montre l'étendue de l'Exposition Universelle de Roubaix en 1911. Celle-ci était installée aux abords du parc Barbieux et du nouveau Grand Boulevard de Lille à Roubaix et Tourcoing (sur la branche entre le Croisé Laroche et Roubaix). Cette manifestation internationale fut implantée sur les territoires des villes de Roubaix et de Croix dans les quartiers actuels de la Duquenière, du Créchet et du Fer-à-cheval. Une partie des installations avaient trouvé place dans le parc Barbieux lui-même (Gilbert Sayet tome 1 page 86 Collection privée ©)

Palais de l'Indochine et des colonies


La carte postale ci-dessus à droite, de l'éditeur Laffineur Samin à Hautmont, possède une originalité, elle est inversée par rapport à la photographie qui figure page 273 du tome 1 de l'ouvrage de référence publié par Gilbert Sayet. Il est fort probable que la bonne illustration est celle de l'ouvrage, car on constate souvent ce genre d'inversion de la part des éditeurs de cartes postales, voire des erreurs plus manifestes dans l'intitulé ou l'orthographe des noms. Bien sûr cela peut paraître étonnant de la part de l'éditeur officiel des cartes de l'exposition universelle du Nord de la France.


L'Indo-Chine brillait d'un éclat particulier, dans la section coloniale de l'Exposition Internationale du Nord de la France. Le très élégant palais dans lequel elle manifestait sa vitalité et sa puissance, était de style Cambodgien ; à droite de l'entrée était placé un Bureau d'Exposition et de vente des tabacs de la manufacture d'Indochine. À gauche un Bureau de renseignements, où l'on put, pendant toute la durée de l'Exposition, trouver des indications les plus précises sur tout ce qui intéresse l'Indo-Chine.
Une grande salle bien aménagée, avec aile droite et gauche, dont elle était séparée par de vastes baies grandement ouvertes, s'ouvrait devant les visiteurs ; un dragon en bois, d'entrée de pagode se présentait au regard dès l'entrée ; le buste de Jules Ferry, entouré de ceux de Francis Garnier, H. Rivière, Amiral Courbet, Rigault de Genouilly et de Paul Bert, en occupait le centre.

On apercevait au fond de la salle, dans un cadre de bois sculpté, de provenance laotienne, le portrait de M. Messimy, Ministre des Colonies, et au-dessous, celui de M. Klobukowski, gouverneur général de l'Indo-Chine. Près de ces portraits se trouvaient ceux des gouverneurs généraux qui se sont succédé en Indo-Chine, depuis M. Le Myre de Vilers.
Des objets d'arts indigènes, tels que, notamment des insignes et attributs portés dans les cérémonies devant le Mandarin, des sculptures diverses, annamites, cambodgiennes et laotiennes, des broderies aux couleurs vives et aux nuances délicates, d'admirables meubles incrustés de nacre, des étains, objets en argent sculpté ou repoussé, ivoires, coupes de formes rares, sabres enrichis de matières précieuses, laques, étoffes, garnissaient d'élégantes vitrines qui étaient installées aux quatre coins de la salle et qui en complétaient heureusement l'ameublement.
Les ailes droite et gauche étaient réservées à l'exposition des denrées alimentaires, des textiles et des produits de toute nature provenant du Pays. Ces deux parties du Palais étaient revêtues de frises décoratives d'inspiration purement Indo-Chinoise. L'ameublement du Palais était composé de meubles généralement laqués rouges et or, tous fabriqués en Indo-Chine. Il s'en trouvait dans le nombre de très vieux et de très beaux qui constituaient une rare exposition d'art rétrospectif. Telle qu'elle se présentait l'Exposition de l'Indo-Chine aurait pu s'approprier avec raisons la devise " Utile duci ", car en procurant à ses visiteurs des moyens nombreux et puissants de s'instruire sur son passé, ou présent et sur ce qui semble devoir être son avenir, elle leur laissait goûter les joies d'une visite extrêmement agréable et trouvée trop courte par tous. M. Prudhomme, délégué de l'Indo-Chine, qui avait procédé à son organisation, avec l'esprit de méthode et la compétence particulière qu'on lui connaît, pouvait être fier de son œuvre. Elle était de belle venue et tous les visiteurs de l'Exposition de Roubaix l'admirèrent.
Gilbert Sayet Tome 1 pages 275 & 276.